1455

En cette « Journée Internationale des droits des femmes » (c’est bon, j’ai tout ?), j’ai vu/lu tout et son contraire. J’avais envie d’écrire de faire une pin-up pour l’occasion mais finalement, est-ce nécessaire ?

Je n’aime pas le conflit inutile/stérile. Je suis quelqu’un de simple et j’aime échanger. Échanger, pas débattre. Parce que débattre, de nos jours, veut dire « essayer par tous les moyens d’avoir raison » (quitte parfois à blesser l’autre sans modération). Je ne veux pas avoir raison, je ne veux pas faire taire les gens, je veux les connaître et les comprendre, aussi loin que me le permettent mes propres opinions. Pour autant, tout ceci ne fait pas de moi une personne binaire. On aime me coller un nombre conséquent d’étiquettes, de par mon travail, mes illustrations, mes opinions, ma vie, voire même ma sexualité. Bigre.

Je pense que ces quelques phrases sont nécessaires avant d’autres mots et syntaxes.

Vous voulez une journée pour vous rappeler ce que vous ne faites pas les autres jours ? Allez-y. Vous voulez des droits, de la reconnaissance ? Bossez. Vous voulez qu’on vous comprenne ? Parlez. Non pas que nous n’en ayons pas assez fait. Mais pour moi, l’épanouissement d’un changement sain ne vient pas des mots, il vient d’un acte même s’il est simple. Trop de femmes sur le net ? Photographiez/dessinez des hommes. Trop de sexe ? Montrez autre chose.

Attention, je suis consciente des différences, des salaires et de tout le bordel qu’il y a autour de cette question. J’admire celles et ceux qui en parlent avec pédagogie et qui prennent le temps d’avancer des solutions. Nos problèmes actuels sont plus divers et profonds que la Seine qui déborde et tout ce qu’on nous agite grassement sous le nez. Je veux juste partager autre chose.

Depuis que j’ai commencé à dessiner, j’ai toujours dessiner des femmes à 90%. C’est plus fort que moi. Je trouve ça magnifique. Je dis « ça » pour englober le sexe, le pouvoir, l’histoire tout entière et pas un « genre » extrait de son identité. Mais si je dessine les femmes, je n’en aime que plus les hommes. Complexes, eux aussi. Souffrants, eux aussi. Soumis à des stéréotypes, eux aussi. Malmenés par l’autre sexe, eux aussi. Émotifs, seuls, amoureux, perdus et parfois idiots comme nous, femmes.

Le monde ne serait rien sans les femmes ? Mais il n’est rien sans nous tous. Aimez votre homme comme un homme et non pas comme quelqu’un qui vous fera peut-être un jour du mal. Il vous en fera. Et vous en lui en ferez. C’est inévitable. Et blesser la première/le premier n’a jamais été preuve de force de caractère, ni de raison. Employez les bons mots, soignez vos blessures ensemble. Si vous voulez une égalité, parlez d’égalité pour de vrai. Ne faites pas de vos partenaires vos ennemis, ce serait répondre bêtement à l’attente de notre société destructrice.

Nous manquons d’amour. Je le dis sur ce blog, je le dis quand je peux, je le transmets à ma minuscule échelle. Aimez les autres. Croyez en l’autre. Prouvez vous les uns les autres. Arrêtez d’appeler une femme ‘Fille’ et un homme ‘Garçon’. Ne réduisez pas votre essence. Respectez votre monde et commencez le changement par vous.

De nos deux sexes, nous sommes la naissance, nous sommes l’origine.

-Signé votre dévouée hôtesse,

Mademoiselle Kalumis.